EXTRAITS DES LIVRES DE LULA DAWN


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PAGAILLE ET ALOUETTE

 

Se retrouver dans le même pas. Nier deux ou trois petites coquilles avortées, dans une tasse ou un sachet comme il vous plaira. Plaie de rat infectée à ras bord. Bord de la tasse ou bord de mer. L’endroit où je me noie. Noix ou noisette? Thé ou café? J’ai mis mon doigt là, au-delà du thé hier. Où aujourd’hui? L’erreur m’induit et je ne comprends plus. Plus ou moins qu’est-ce que ça change ? Change de coup, l’œuvre dit des mensonges. Mais dans mes songes est ce que je mens? Je ne sais plus. Plumes de goélands au fil du vent l’égo est lent pour comprendre le mécanisme du cœur. Cœur en vrac et je craque. Cric crac fait le croque mort ! Il m’horripile alors que dans ma tête bêtises et mots s’empilent comme des lego dans mon égo. Hisse les voiles matelot. Matelot ou matelas qu’en sais-je ? Je suis là. Ou ailleurs qui sait. Qui c’est? Personne. Alors que le serpent sonne et ses clochettes résonnent dans ma tête. Tête d’alouette. Je te plumerais la tête. Tête de plumes ou de poils. Poil à gratter. Du gras ou du thé? Embrouillé ? Débrouilles toi. Toit sur la tête cœur en miettes, miettes de pain. Pin parasol. Et sur le sol s’écrase ma tête. Tête d’alouette.

L’état de mon père s’était dégradé.

On avait diagnostiqué sa maladie à son entrée dans l’âge adulte.

Le verdict avait été brutal et sans ménagement.

Mes parents étaient mariés, mais vivaient maintenant dans deux appartements séparés. Depuis le diagnostic, il faut avouer que ma mère s’était réfugiée chez elle quand mon père était en crise.

Ça devenait difficile à gérer pour elle ; nous avons pris la décision de l’interner. C’était dur les premiers temps, mais après avoir accepté sa maladie grâce à l’encadrement médical et aux traitements, mon père s’en sortait. De toute façon, nous l’aimions et il avait besoin de soutien et non de rejet.

L’annoncer à Léna fut le plus difficile. Elle considérait mon père comme le sien, et vice-versa. Au début, la maladie de mon père l’a mise mal à l’aise car elle connaissait sa pathologie, mais son amour pour mon père lui fit passer au-dessus.

Je ne savais pas grand-chose des troubles psychotiques, à part que ça m’avait fait lâcher mon boulot pour prendre le relais quand ma mère n’en pouvait plus.

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LES CICATRICES, OU « MARQUES DE VIE », PORTEUSES D’ESPOIR

          On compte pas mal de cicatrices sur mon corps ; et je sais que j’en ferai pousser d’autres.

          Batailles courageuses, ou lâches. Espoirs perdus, ou retrouvés.

          Certains ont fait peau neuve, et ont cicatrisé parfois bien avant moi.

          D’autres, plus artistiques et volontaires, ont pris place. À chaque fois douloureux, mais la peau renait à travers le dessin, tout comme l’âme. Les marques de vie nous construisent.

          Voilà ce que sont les cicatrices. Elles sont la mémoire de notre histoire propre. Leur façon à elles de nous dire :

          « Écoute, t’en as chié, mais t’es vivante. Nous aussi. Prends soin de nous, pour que nous restions belles malgré le temps qui passe. Et tu marcheras, ne t’en fais plus maintenant, tu marcheras… » m’avaient-elles murmuré.

Peau de fleur, fleur de peau

Il m’a toujours semblé n’être qu’une mauvaise herbe, les fleurs étant bien trop gracieuses et parfumées à mon goût. Elles mentent, de toute façon, les fleurs.

Le Petit Prince croyait que sa rose était unique, et pourtant il en a vu mille autres semblables à la sienne.

Je suis une peau de fleur.

Une fleur à fleur de peau, qui tente de résister à la tempête et à la fureur de mes émotions nouvelles ou enfouies.

À l’arrivée du printemps, me voilà confinée, dans un pot. Comme une vulgaire plante d’ornement, de celles que l’on trouve aux pieds des tombes.

Heureusement, le temps est beau, le soleil réchauffe et apaise mes bouquets de nerfs, qui se transforment en une magnifique composition florale, comme l’ikebana japonais. Tout est doux, gracile, fragile et léger, et d’une beauté extraordinaire.

Mais, la plus belle et douce des fleurs ne se trouve pas parmi les jardins. Non. Depuis quatre mois, petite graine s’épanouit à son rythme. Ce sera une Alice. Et comme l’héroïne de Lewis Carroll, elle n’écoutera pas les médisances des autres fleurs, qui se sentent majestueuses et supérieures.

Tu seras la plus jolie des fleurs, ou des mauvaises herbes… Comme il te plaira, douce Alice.

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Datura (ou Candide, en vrai…).

Semi grande personne de la taille d’un mini-pouce : un mètre soixante, au garrot 🙂 Presque l’âge du Christ au moment de sa crucifixion, à un an près.

Comédienne et rat de bibliothèque solitaire. Grande sœur du premier empereur de Rome et de l’héroïne qui accompagne Tristan.

Je suis rousse, aux cheveux coupés en un carré presque plongeant, et on dit souvent de mes yeux qu’ils sont atypiques… En effet, ils sont vairons : l’un est bleu polaire et l’autre vert émeraude. Il paraitrait que j’ressemble à une princesse avec des yeux pareils, mais… Tu parles ! Si j’étais une Princesse, ben je serais Carrie et j’brûlerais tout sur mon chemin ! Parce que le feu, c’est hypnotique (un peu comme mes yeux…) et j’aime assez l’odeur de l’essence.

Adore les sushis : pardon Némo. Je suis désolée aussi, mon cher Big Eyes, petit poisson de mon cœur… Animal totem : une créature marine inconnue et oubliée, même un plancton, ça me va. Couleurs : le vert, le violet. Nombre porte-bonheur : le 22. Un jour : le mercredi. Un mois : Septembre. Une fleur : le coquelicot.

Rêve un peu trop sa vie. On ne crève pas ma bulle.

La fée dans le Papier

Un peu d’aquarelle,

Les pigments,

Les paillettes,

Dilué.es.

Créations pastel

Cercles, étoiles,

Nuages, points,

Mélangé.es

À la peinture acrylique,

Au stylographe Bic.

Puis, changement artistique.

C’est au clavier,

Que mes doigts pianotent

Musique littéraire,

Poésie, qui colore la vie.

Petits plaisirs,

Friandises de l’inspiration encéphalique.

Tempête intérieure,

Salvatrice,

Comme un orage en été.

Sur ma feuille,

Pluie d’aquarelle,

Flaques de paillettes.

Une fée,

Tendrement nichée au creux du papier.

La voyez-vous ?

Reprendre le chemin des couleurs.

Couleurs dans ma vie,

Dans ma tête, dans mon cœur.

Arc-en-ciel à foison

Pour contrer le poison qui s’infiltre encore parfois.

Parfois, je pleure,

Un bouquet de nerfs, un bouquet de couleurs.

Tempête colorée,

Tristesse exposée.

Mais parfois de joie, je pleure,

En torrents de couleurs.